Au cours de la dernière année, il est devenu impossible d’ignorer la situation économique du Canada. La Banque du Canada a relevé son taux d’intérêt de référence de 0,25 point de pourcentage. Toujours dans l’objectif de maîtriser l’inflation, les coûts d’emprunt canadiens ont augmenté. Et cela s’est produit pour la sixième fois consécutive cette année.
Une augmentation de 25 points de base
Les hausses persistantes des taux d’intérêt commencent à faire perdre des emplois au Canada. Certains secteurs de l’économie continuent même de connaître des difficultés. En ce qui concerne le marché immobilier, cette nouvelle hausse pourrait entraîner une autre décélération des ventes. D’après le Marchés des capitaux CIBC, le marché de l’habitation est l’un des secteurs de l’économie le plus sensibles aux hausses des taux d’intérêt. Pour rappel, les ventes sur le marché immobilier du Grand Vancouver ont marqué une baisse annuelle de 34,1 % en avril 2022. Et cela par rapport au même mois l’an dernier. Les ventes ont également représenté une baisse de 25,6%. Cependant, les prix sont restés élevés. Au niveau national, l’Association canadienne de l’immeuble ou ACI, avait signalé que les ventes de maisons avaient diminué d’un mois à l’autre en avril 2022. Les ventes de logements au Canada ont chuté de 12,6 % en avril par rapport à mars 2022.
Les principales institutions financières prennent déjà note de la décision de la banque centrale de relever les taux d’intérêt à 0,5 %. Soit une augmentation de 25 points de base par rapport aux creux les plus bas observés pendant une grande partie de la pandémie. La Banque du Canada a pris la décision d’augmenter les taux d’intérêt dans le but de faciliter l’accession à la propriété pour certains chasseurs de maisons. Cependant, les experts en économie disent que cela ne suffira pas à calmer complètement un marché canadien de l’habitation. Un marché qui est en proie à une forte demande et à une crise de l’offre historique. Toutefois, le doublement des taux d’intérêt pourrait avoir un effet positif sur le marché immobilier.
Les acheteurs potentiels ont encore beaucoup de pouvoir d’achat. L’intérêt de 0,5 % ou l’augmentation minimale du taux n’est pas un obstacle à l’obtention d’un prêt hypothécaire. La plupart des économistes conviennent que seul un coût d’emprunt nettement plus élevé peut avoir un impact significatif sur le marché du logement.
Que signifie cette hausse de taux d’intérêt pour les propriétaires ?
Un environnement de hausse des taux réduit le pouvoir d’achat des futurs propriétaires. Mais encore, il augmente le fardeau financier des propriétaires actuels qui ont une hypothèque. Ajoutez à cela des tests de résistance hypothécaire plus rigoureux et le nombre d’acheteurs de maison sur le marché diminue. Dans le même temps, les propriétaires qui ont peut-être acheté une maison ont certainement contracté un prêt hypothécaire à taux fixe. Par conséquent, ils n’auront peut-être pas à s’inquiéter de la hausse des taux jusqu’à ce que leur prêt hypothécaire soit renouvelé dans quelques années.
Les titulaires de prêts hypothécaires à taux variable ressentiront immédiatement l’effet des taux plus élevés sur leurs paiements mensuels. Si la perspective de hausses de taux supplémentaires rend le remboursement de l’hypothèque de plus en plus inquiétant, les propriétaires peuvent envisager de passer à un taux fixe pour plus de sécurité.
Comment réagissent les investisseurs canadiens?
La prochaine année réserve de nombreuses tendances. Ne pouvant plus supporter la dette, les propriétaires vont se précipiter à vendre leurs biens résidentiels. Surtout si ces derniers ont été achetés au sommet de l’ère pandémique. Par ailleurs, les propriétaires pourraient être contraints de refinancer leur hypothèque. Enfin les conséquences pourraient être plus larges sur le budget des ménages pour aider à couvrir les coûts hypothécaires plus élevés.
Dans la persistance de la demande fervente et la faiblesse de l’offre, les investisseurs immobiliers sont susceptibles d’acheter des biens d’investissement ou de location. Beaucoup se tourneront vers les fiducies de placement immobilier pour gagner un revenu passif. Les restrictions de l’offre pourraient s’atténuer si davantage de vendeurs entrent sur le marché du logement. Cela réduira également la pression à la hausse sur les prix des maisons. De ce fait, seule une situation offre-demande plus équilibrée peut mettre fin à la crise de l’accessibilité.